Profession : Agent d’accueil en déchetterie

Nathalie HAMADOU est Agent d’accueil en déchetterie. Elle raconte son métier, son quotidien.

Déchets

Publié le jeudi 1 avril 2021

Depuis quand faites-vous ce métier ?

Je travaille chez SUEZ depuis juillet 2001. J’ai démarré en tant qu’agent de tri puis chef de cabine au centre de tri des déchets de Montlouis sur Loire. A sa fermeture en 2012, j’ai intégré la déchèterie en tant qu’agent d’accueil. Nous sommes 3 agents à accueillir 400 usagers par jour en moyenne sur l’année, moins en hiver mais plus en été.

Quelles sont les missions d’un agent d’accueil en déchetterie ?

Je dirais que j’ai 4 missions principales : accueillir puis aider les usagers, surveiller et entretenir le site. C’est diversifié et c’est ce qui est intéressant. Lors de l’accueil, je vérifie que l’usager est bien domicilié sur le territoire où qu’il a bien un statut professionnel pour un artisan. Ensuite, je les accompagne dans leur tri pour qu’ils déposent leurs déchets au bon endroit. Je fais un peu de pédagogie pour leur expliquer le tri, le recyclage et la valorisation, selon les matériaux apportés. Je dois aussi veiller à la sécurité de tous, surtout à l’ouverture car il y a beaucoup de monde et j’entretiens les lieux. Depuis la pandémie, nous désinfectons deux fois par jour. Dernière mission, je surveille le remplissage des bennes, je compacte le contenu si besoin et je gère les rotations des bennes.

Pouvez-vous décrire votre journée de travail type ?

Je démarre 30 minutes avant l’ouverture au public, pour préparer le site. A l’ouverture de 9h00, je me poste à l’accueil pendant 1h30 à peu près, car il y a beaucoup de monde. Il faut contrôler et faire patienter. Ensuite, je me poste sur les quais avec les usagers qui déchargent pour expliquer et diriger. En parallèle, je nettoie, je range et je stocke les déchets spéciaux. A la fermeture de 12h30, je compacte les déchets dans les bennes si besoin. A 14h00, je recommence comme le matin, d’abord l’accueil puis l’aide aux usagers, puis je compacte ou commande les bennes pour le lendemain.

Pour vous, quelles qualités sont primordiales pour occuper votre poste ?

Il faut être sociable car on a beaucoup de contacts avec le public. Il faut être énergique car c’est parfois physique. Au moment du « coup de feu » comme on dit en cuisine, il faut savoir anticiper, et prendre des initiatives. C’est un métier qui bouge tout le temps, il n’y a pas de routine. Il faut aimer le travail en extérieur.

Est-ce que vous constatez encore des erreurs de tri par les usagers ?

Il y a encore beaucoup de pédagogie à faire, notamment sur des déchets acceptés dans la poubelle jaune et qui arrivent à la déchèterie. C’est le cas des aérosols, des cubis, futs où bonbonnes à eau. Ces déchets doivent aller au centre de tri pour être recyclés. Depuis le 1er janvier tous les plastiques peuvent aller dans la poubelle jaune et non en déchèterie. L’autre erreur concerne les déchets refusés que l’on reçoit encore : bouteilles de gaz, extincteur, pneus, amiantes, déchets médicaux… Certains apportent même leurs ordures ménagères (les sacs noirs) ! Il faut expliquer tous les jours et parfois, les usagers ne veulent pas se plier aux règles.

Avez-vous subi ou été témoin d’incivilités de la part des usagers ?

Malheureusement, cela m’est arrivé plusieurs fois ! J’ai subi des agressions verbales qui rabaissent. Comme si mon poste n’était pas respectable. J’ai reçu des remarques misogynes aussi, des moqueries physiques, des insultes et même des menaces.

Dans quelles situations surviennent ces incivilités ?

Elles interviennent quand je dois rappeler les règles du site. Certains ne veulent pas apprendre où respecter les consignes pour le tri, d’autres se croient chez eux et ne veulent pas se plier au règlement, notamment pour leur propre sécurité : rouler au pas, maintenir les enfants dans les véhicules, de pas monter sur les murets, patienter quand une zone est occupée… Heureusement la plupart des usagers sont très agréables. Certains viennent même très régulièrement pour avoir un contact humain et pour échanger quelques mots sympathiques.

Avez-vous subi également des agressions physiques ?

Mes collègues masculins oui, mais pas moi. Je trouve que je suis plus épargnée en tant que femme.  J’ai dû refuser une fois un usager car il n’était pas domicilié sur le territoire de Montlouis sur Loire. Il s’est énervé et a bousculé mon collègue qui me défendait. Le collègue a porté plainte. J’arrive à prendre du recul et à poliment remettre ces personnes mal intentionnées à leur place.

Est-ce que vous avez des messages à adresser à la population ?

Je dis aux usagers de venir « ZEN ». Nous sommes là pour les guider, les aider, nous avons la formation pour faire notre travail au mieux et apporter un service. Il n’y a aucune raison d’être agressifs ici. Souriez, c’est une benne journée !